Le Maroc continue sa production de vins mais depuis quelques années la récolte est soumise à de sérieux aléas climatologiques qui provoquent des difficultés énormes….
Cette année 2023 a montré à quel point on peut parler de canicule dans le pays, avec des pics qui ont frôlés les 50°C et des températures régulières bien au-delà des 40°C, et dans ces conditions la vigne souffre et c’est même pire que cela, il faut maintenant sauver les ceps !
Plusieurs vignobles réputés cherchent des solutions et il faut s’armer d’ingéniosité pour protéger les vignobles. Une autre problématique résidant à combattre le fameux « chergui », ce vent saharien désséchant qu’il faut combattre absolument. Le domaine de la Zouina, sur les versants de l’Atlas a érigé des haies protectrices autour des vignes, et pense déjà à planter sur des terrasses plus en hauteur afin de limiter les montées en température extrême. On a aussi semé de l’orge et des fèveroles entre les rangs pour garder au maximum de l’humidité. Enfin la plantation de cépages plus résistants à la sècheresse est à l’ordre du jour avec des introductions futures de syrah, carignan et chardonnay.
Plus au sud du pays, les conditions deviennent de plus en plus dantesques, comme au domaine du Val d’Argan, où les puits s’assèchent de plus en plus, et il faut cultiver des plantes porteuses d’ombre la aussi, en conduisant la vigne au ras du sol ; malgré tous ces efforts les rendements sont de plus en plus faibles et il faut envisager d’autres activités comme l’oenotourisme afin d’apporter d’autres rentrées financières dans les caisses !
Un autre exploitant, Mamoun Belcaid, vigneron à Nzalat Laadam, a déployé des filets d’ombrage sur ces vignes, initiative qui amène de l’ombre et réduit le besoin en eau sur les parcelles, mais cela n’est pas suffisant et il faut trouver d’autres techniques pour faire perdurer cette culture, devenue presque contre nature.
Le Maroc est devenu le deuxième exportateur de vin du continent africain après l’Afrique du sud, aux zones viticoles à priori plus tempérées, et il serait dommage que cette manne financière disparaisse, d’autant plus que les vins marocains commencent à avoir une bonne réputation avec une qualité régulière qui apporte de la notoriété.
Tous nos encouragements vont donc à l’encontre de ces producteurs de l’extrême qui doivent régulièrement améliorer les conditions de production avec des moyens souvent limités.
Source : www.bladi.net