Le samedi 5 juillet, les services du commerce extérieur chinois donnaient leur verdict quant à la taxe de 32,2% (38% au départ) qui était destinée au Cognac. Finalement 95% des cognacs y échapperont, grâce à un accord sur le prix minimum validé par l’administration chinoise.
Les grandes entreprises charentaises qui ont signé avec le MOFCOM un engagement de prix minimum, pourront le substituer aux 32 ,2%.
Les 3 grandes maisons ayant participé à l’enquête sur le supposé dumping vont bénéficier de cette mesure, HENNESSY du groupe LVMH, MARTELL du groupe PERNOD RICARD et REMY MARTIN du groupe REMY COINTREAU. Cette nouvelle s’appliquera sur toutes les eaux de vie de vin conditionnées en récipient de moins de 200 litres. Cette mesure reste provisoire et nécessite la continuité des négociations visant à rétablir un commerce le plus libre possible de droits de douane a moyen terme.
La profession va donc continuer à faire le pressing sur le gouvernement français et la commission européenne afin que l’on revienne à des conditions normales d’échanges commerciaux pour la filière, qui est une fois de plus prise en otage dans un dossier qui ne la concerne pas, à savoir celui des ventes de véhicules électriques chinois vers l’Union européenne.
Cette crise coûte environ 50 millions d’euros chaque mois pour la filière et on parle ouvertement de situation de difficultés économiques, et des solutions apparaissent au fur et à mesure des mois qui s’égrainent, comme la baisse des rendements maximum pour la future récolte. On parle aussi de nouvelles directions de vente pour les producteurs locaux comme le jus de raisin, le vin de base pour les vins effervescents ainsi qu’un arrachage temporaire qui pourrait s’appliquer bientôt.
Les négociants affichent leur désarroi vis-à-vis des stockages ou plutôt des sur-stockages qu’ils doivent supporter actuellement, avec 50% au dessus des besoins actuels. On parle de 12 milliards d’euros d’eaux de vie en élevage à Cognac en 2025, ce qui met les trésoreries sous pression !
On craint aussi un excès massif de raisin d’ugni blanc sur le marché ce qui risque à court terme de déstabiliser l’ensemble de la filière des vins blancs tranquilles…
En résumé, le cognac a gagné une petite bataille mais la guerre est toujours d’actualité, et il y aura des morts en route certainement, en termes économiques bien sur !
Source : www.vitisphere.com
