Nous sommes dans les îles Canaries, au large des côtes du Maroc et de la zone du Sahara Occidental, objet de nombreuses tensions politiques, l’île de Fuerteventura est la plus proche des côtes africaines et c’est donc la plus aride, la plus sèche et la plus impropre à la culture de la vigne….
Ici la situation vis-à-vis de l’eau se dégrade à vitesse grand V, et les zones de terrasses cultivées sont peu à peu abandonnées et l’on se demande qu’est ce qui peut pousser ici ; pas de bananiers comme à Ténérife, pas de vignes enterrées comme à Lanzarote, un vignoble cependant résiste et continue la culture de la vigne, en irrigation totale avec des rendements semblables à ceux du Sauternais.
On cultive tant bien que mal dans des poches enclavées dans les rochers quelques variétés, comme le listant blanc ou la malvoisie ; on peut à peine parler de parcelles, on pourrait simplement parler d’îlots de végétation dans le désert. La vigne a commencé ici en 1412 et a traversé les siècles pour arriver à son apogée en 1950. Ensuite, la sècheresse galopante et les troupeaux de chèvres invasifs ont réduits cette culture à presque epsilon, ce qui veut dire quelques ares.
A partir de 1980, un aventurier viticole a replanté 500 pieds de plants autochtones ramassés de ci et de là et en 2016, la première bouteille de vin a vu le jour…Par une rencontre improbable, un œnologue espagnol connu, Alberto G. Gonzales Plasencia, s’est intéressé à ce vignoble et a permis son développement qui fait la curiosité des touristes qui sillonnent l’île entre 2 plages….
3 vins sont actuellement produits, un blanc, un rouge et un rosé, vendus à la cave sur une base de 35€, qui peuvent donner une idée assez précise des qualités que l’on peut atteindre dans ce pays du bout du monde, où quasiment plus rien ne pousse, exceptés quelques cactus , agaves et aloès….
Si vous allez à Fuerteventura pour les vagues, arrêtez vous à Conetus pour un rendez vous avec l’histoire…
Source : www.cafawine.com