Après l’ascension fulgurante de la téquila qui dure depuis une vingtaine d’années, mais qui arrive semble-t-il a un pic, le relais est pris par une autre eau de vie mexicaine encore artisanale, aux saveurs originales et aux racines ancrées au plus profond des villages, le sotol, la future star internationale.
Les spiritueux à base d’agaves, comme la téquila ou le mezcal, ont connu une forte croissance pendant des années, mais elles ont ensuite chuté pour des raisons multiples qui ont entrainé des baisses de production et en conséquence directe une baisse importante d’alimentation des marchés par manque de matière première, tout simplement. Il y a 10 ans la téquila représentait seulement 10% des boissons premium aux Etats Unis, alors qu’en 2022, près d’une bouteille de spiritueux de luxe sur 3 était une téquila au pays de l’oncle Tom.
En 2024, la téquila a chuté de 1%, alors que les premiums continuaient de grimper de 6%. De son côté, le Sotol, nouveau venu a progressé de 17% et on pense fortement à une croissance de 7% par an d’ici 2030. Le sotol a presque rattrapé le mezcal. De la même origine que ses 2 compères, le sotol est très floral et surtout moins fumé, ou moins capteur de saveur de cendres, et il commence à plaire à la jeunesse américaine.
Le sotol est élaboré à partir d’un arbuste du désert, de l’espèce dasylirion, appelé par les indiens « cuillère du désert », il appartient à la même famille que l’agave, les « asparagaceae ». Cet arbuste persistant à une croissance lente, il possède des feuilles épineuses qui s’étendent vers l’extérieure et forme un globe circulaire pouvant ressembler à une cuillère. Il peut ainsi aller jusqu’à 6 mètres de hauteur. A la récolte on ramasse les feuilles et le tronc repoussera tranquillement ensuite pour reformer une nouvelle plante.
Les feuilles sont torréfiées pendant plusieurs jours, puis broyées et pressées, pour donner une sève qui sera fermentée et distillée par la suite. Cette boisson faisait partie des rituels de la tribu Chihuahua depuis des millénaires, mais elle n’a commencé à arriver aux USA seulement dans les années 1995, avec une législation et des méthodologies de production encadrées. En 2002, le sotol obtient son appellation d’origine et devient vraiment officiel.
Pour finir, la plante mère, le dasylirion sauvage, du fait de vie dans le désert s’avère avoir une meilleure résistance au changement climatique que les agaves. Enfin sans tout vous dévoiler, sachez qu’il existe 3 sortes de sotol liées au terroir d’origine, celui qui vient du désert, celui issu de la prairie et enfin le dernier qui pousse en montagne, une trilogie typée, certainement le futur spiritueux des années 2030….
Source : www.thedrinksbusiness.com
