Nous sommes à Saint Pey d’Armens, au sein de la prestigieuse appellation Saint Emilion, où se situe
le château La Fleur Morange, un domaine repris en 1999 par les époux Julien qui redéfinissent le
domaine familial et décident de faire monter la puissance et la qualité, avec un brillant résultat
obtenu en 2012, à savoir atteindre le rang de « cru classé », ce qui est un peu équivalent au macaron
Michelin des restaurants, et aussi la confirmation d’un travail mené avec brio aussi bien à la vigne
qu’au chai.
Récemment, lors des dégustations en primeur du millésime 2024, ce château nous a fortement
impressionné et paraissait se détacher des autres domaines de part sa réussite gustative, son fondu,
son velouté, sa panoplie aromatique, son élégance, une confirmation me direz vous ? Non, mais la
régularité des domaines qui ont atteint la notoriété et qui maintiennent, année après année,
indépendamment des millésimes, le cap sur le haut de gamme grâce à la précision et à l’exactitude
technique.
Ce château a aussi une particularité, celle de s’être récemment intéressé à une autre production
agricole, celle de la vanille, en provenance de la Polynésie, suite à une rencontre fortuite avec des
vanilliculteurs locaux venus s’initier lors d’un voyage d’agrément aux vins de la région de Bordeaux.
Une visite au domaine a scellée des relations riches et passionnées entre producteurs, qui ont abouti quelques années plus tard à la production de vin aromatisé à la vanille, avec 2 bouteilles distinctes, la première appelée Te Ata, où l’on a mis de la vanille à macérer dans un vin blanc ce qui lui apportera un parfum floral singulier, et la deuxième Te Hono où une gousse de vanille est incorporée dans la bouteille et donnera donc une aromatisation plus marquée, avec des tanins étoffés, 2 vins qui pourront donc s’adapter à la cuisine locale de différentes manières mais dans les 2 cas donner des accords privilégiés et uniques.
Le vin blanc issu de cépage sauvignon provient d’un autre domaine appartenant à la famille, situé en Côtes de Castillon, le château Paloma, porteur de 9 hectares sur un terroir argilo-calcaire similaire à celui de Saint Emilion, et en 2024, 3 000 bouteilles ont vu le jour, commercialisées en quelques
semaines, auprès des restaurants de l’archipel. 2025 devrait apporter un autre contingent de 6 000
bouteilles toujours réservées à la vente en Polynésie, une approche du continent européen étant
prévue plus tardivement.
C’est un brillant résultat que celui d’associer 2 productions de luxe, à savoir des raisins de la région
bordelaise très connue pour ses vins et la vanille des îles, réputée mondialement en confiserie et
pâtisserie, des bouteilles commercialisées dans une fourchette de 22 à 30€, ce qui parait très
raisonnable en fonction du travail réalisé à la production !
Rappelons que le château la Fleur Morange, est installé sur 3.5 hectares de vignoble, à 70% de merlot et complété par 30% de cabernet franc, l’assemblage très classique de l’appellation ; les vignes ont environ 80 ans, et la production se situe aux environs de 7 000 bouteilles par an, avec une conduite viticole en HVE, au prix de vente grand public oscillant autour des 60/70 € la bouteille, suivant les détaillants.
Une ouverture donc vers de nouveaux horizons, une diversification plutôt qu’une reconversion et
une vraie réussite commerciale !
Source : www.actu.fr / CAFA Rédaction
