Le déroulé des dégustations primeurs du millésime 2023 a commencé depuis la semaine dernière à Bordeaux, dans les domaines et les experts sont déjà la pour déguster, analyser et donner leurs notes ou leurs appréciations. Quelques 5 à 6 000 dégustateurs professionnels vont parcourir les régions viticoles, faire des haltes de châteaux en domaines et le mois d’avril va amener les premiers mouvements de visiteurs pour découvrir le nouveau millésime.
En dehors de cet aspect attractif qui attire toujours dans le bordelais, de nombreuses questions se posent en termes de réussite économique après ces flots de voyageurs et quels vont être les retours concrets sur les ventes engagées.
On le sait et l’on l’entend assez, Bordeaux est au creux de la vague, mais il faut trouver des solutions rapidement pour relancer la machine et envisager des jours meilleurs.
Le millésime en lui-même a eu une climatologie difficile, avec des attaques de mildiou féroces sur certaines zones, et donc les qualités vont être assez disparates suivant les cas ; ceci c’est vu récemment avec les pré-primeurs organisés pour l’exemple par les crus classés de Saint Emilion au début de ce mois à la Bourse de commerce ; il faudra donc travailler au cas par cas pour finaliser les belles qualités dominantes ; Les grands crus en général se sentent vraiment concernés par la situation et ont commencé pour la plupart par des mutations à la production, avec des innovations significatives : orientation vers la production de vins blancs, élevages sophistiqués en amphore ou en foudre, innovations techniques au chai, afin de pouvoir répondre à la demande en vins digestes et davantage sur le fruit.
Cela ne sera pas suffisant, il faudra avant tout faire des efforts importants sur les prix de sortie, pour entrevoir des commandes confirmées, et une baisse de 30% serait la plus adaptée à la situation présente.
Tous les acteurs, domaines, coopératives ou négociants portent des stocks qui commencent à peser sur les trésoreries, il faut donc absolument vendre, activer et réactiver les distributeurs pour retrouver de la dynamique et de la confiance.
On se retrouve dans des situations voisines de celle de 2008 ou 2019, sur des millésimes capricieux, les décisions collectives seront donc capitales. Les 2 semaines de vacances scolaires a Bordeaux ne seront pas de tout repos pour les producteurs qui seront donc en pleine activité, avant le verdict des prix qui vont s’égrainer au fil du mois de mai et sur le début juin ;
Les événements extérieurs et les conflits en cours auront leur influence, la crise économique quasi mondiale aura aussi son mot à dire quant aux responsabilités économiques et financières qui suivront.
Concentrons nous sur les dégustations, dans un premier temps, un bilan sera fait par nos soins après de multiples visites, constats et échanges avec les accueillants de la production, l’avenir des grands vins de Bordeaux doit se poursuivre du mieux possible…..
Un excellent travail de synthèse a été réalisé par Colin Hay, pour Drinks Business, en 2 articles bien ficelés sur cette thématique, il propose de nombreuses pistes pour sortir de l’ornière, mais nul ne sait exactement ce qu’il va se passer à moyen terme.
Source : www.thedrinksbusiness.com