Cette grande dame de la filière vin française vient de fêter ses 100 ans, après un parcours exceptionnel dans le médoc, au Château Pichon Longueville Comtesse tout d’abord, et ensuite en Afrique du sud, du côté de Stellenbosch au Domaine Glenelly Estate où elle a commencé à produire des vins d’assemblages bordelais à partir de 2003.
Un parcours remarquable qui a commencé au sein d’une grande famille du vin à Bordeaux, les Miailhes, très établis au sein du vignoble bordelais, après des liens avec le commerce de place qui ont commencé au XVIIIème siècle. Les noms de domaines prestigieux ont jalonné le patrimoine familial, comme Pichon Comtesse de Lalande, Palmer, Siran, Dauzac, Coufran, Verdignan, certains en faisant toujours partie en marge des successions et des achats-ventes qui ont eu lieu au fil des années depuis 1930.
A la suite de son mariage avec le Général Hervé Jacques-Albéric de Lencquesaing, elle a passé aussi un certain temps en Toscane puis au Kansas aux USA.
En 1978, elle prend la direction d’un second cru classé de Pauillac, connu sous le nom de Pichon Longueville Comtesse de Lalande, face à son binôme issu de la même famille Pichon Baron ou Pichon Longueville Baron. Cette aventure a duré 30 années pendant lesquelles elle a montré des qualités remarquables de courage et d’abnégation afin d’élever ce cru au rang de « super second » comme on disait à l’époque, à l’instar de Léoville Las Cases ou de Cos d’Estournel.
Elle tombe sous le charme de l’Afrique du sud par la suite, et achète en 2003, le domaine Glenelli, aujourd’hui d’une surface supérieure à 130 hectares en faisant travailler quelques 200 salariés, elle décide à 78 ans de se lancer dans la production de grands vins sud-africains à partir de cépages bordelais et se sépare en 2007, de son joyau pauillacais qu’elle vend à la célèbre maison de champagne Louis Roederer. Elle plante du reste à cet effet des cépages reconnus comme le merlot, le cabernet sauvignon, le cabernet franc et le petit verdot.
Pour son centième anniversaire, c’est le millésime 2020 sous le nom de « Lady May » qui marquera certainement les esprits par sa puissance et son éclat, qui sera lancé sur le marché international, un assemblage à dominante de cabernet sauvignon, complété par du merlot et du petit verdot. Ce vin aura été élevé 2 ans en fût de chêne français et 3 ans en bouteille avant sa commercialisation, un peu dans le style des Rioja Gran Reserva, une combinaison rarement vu en Afrique du Sud !
On vous conseille son livre sorti en 2022 chez Taillandier Editeur, « les vendanges d’un destin, de Bordeaux à L’Afrique du sud ». On rappelle aussi qu’elle fut élue femme de l’année par le magazine spécialisé Decanter en 1994, et qu’elle a été élevée au rang de grand officier de la légion d’honneur en 2011.
Longue vie à Marie Marguerite Eliane, et merci pour ce parcours éblouissant !
Source : www.thedrinksbusiness.com
