Il y a encore quelques années, on ne se souciait guère des plantes qui courraient sur le sol en dessous
des ceps de vigne ; aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé et chaque brin d’herbe peut
influencer le pied de vigne et le vin qu’il produira ! Comment en est-on arrivé là ?
Ce que l’on appelle les cultures de couverture contribuent à nourrir la vie du sol, à améliorer sa
structure en la stabilisant, à réduire le compactage du sol et à aider le sol à absorber plus rapidement
les fortes pluies. Une augmentation de 1% de la matière organique sur le sol permet d’absorber une
quantité d’environ 50 000 litres d’eau par hectare….
Sous un autre aspect, les cultures de couverture facilitent la vie des insectes, des oiseaux et d’autres
animaux sauvages.
L’université d’Indiana aux USA vient de faire de récentes études sur le sujet, concluent par le résultat
d’une augmentation sensible des rendements de l’ordre de 2.5%. Des études récentes ont aussi
permis de développer des cultures de surface issues de 3 familles végétales, les fleurs, les
légumineuses et les graminées, qui peuvent avoir une influence comparable à celle des épices dans
un plat.
Les agriculteurs sont ainsi devenus des véritables chefs de cuisine, et pour quelques exemples voila
ce que ça peut donner :
- Sur les sols argileux, la triticale une céréale issue du croisement de blé et de seigle, aide à
fragmenter l’argile par ses racines et tend à éliminer une partie de l’humidité du sol - Pour un sol plus limoneux on peut utiliser un mélange de graminées additionnées de trèfle
blanc ; ces dernières fournissent de l’azote au sol et fournissent ensuite du fourrage aux
insectes bénéfiques - Sur des sols caillouteux et ferrugineux on peut utiliser au contraire un mélange composé de
pois, d’avoine, de seigle et de radis, afin d’améliorer la teneur en carbone du sol par
exemple.
Le choix des plantes de couvertures est donc très vaste, mais il doit être fait de manière précise et
judicieuse, sous peine d’avoir des effets négatifs.
Pour les jeunes vignes, il semble judicieux de travailler avec des haricots et des fèveroles, qui fixent
l’azote et ensuite au bout de quelques années on pourra passer à un mélange de légumineuses (pois,
haricots, choux) qui pourront fournir la nourriture aux moutons, qui eux ensuite ensemenceront le
sol avec leurs excréments et apporter par ce biais un type d’engrais organique naturel.
Bref, vous l’avez compris, on peut jouer avec les plantes comme avec les notes de musique et
composer ainsi une partition, qui sera réussie quand toutes les données seront en véritable
symbiose.
L’autre intérêt des cultures de surface réside en l’installation d’un contrôle indirect des parasites
principaux (bactéries, champignons, insectes, reptiles, amphibiens et mammifères), une vraie
opportunité à l’instar de l’utilisation des produits chimiques classiques.
Malheureusement par les temps qui courent, certaines zones climatiques ne seront pas idéales pour
ce type d’initiative : on pourrait parler des zones sèches par exemple où ce type de culture va avoir
du mal à se développer sans eau apportée ; les plantes cultivées en surface amènent aussi un surcoût
non négligeable, ce qui fera réfléchir certainement une bonne partie des viticulteurs à investir
surtout s’il n’ y a pas du retour sur investissement, dépendant du prix final de la bouteille bien
évidemment….
Il faut donc méditer sérieusement sur cette question en mettant en avant tous les facteurs et en
apportant des solutions les plus adaptées et les moins couteuses possibles…
Source : www.thedrinksbusiness.com